
La ramure des arbres flotte, se balance, ondule et caresse. La vie trop pleine s’échappe, les amis, les passants, les compagnons accompagnants, les feuilles mortes balbutient des discours que les corbeaux font dériver dans un claquement de crécelle. A l’intérieur, c’est la paix des morts.
Les fantômes du passé sont derrière et font tinter leurs chaînes. Liens d’entraves, résidus de souvenirs abscons. Tout est flou. Sur le dos d’un phœnix enflammé, un départ.
L’oubli et le temps brûlent les pages d’un conte ressassé. Il n’y a plus rien. Point.
Devant, l’horizon vertical dessine des arabesques. La vie séduisante, amante aux bras de jade, enlace et chuchote des mots nouveaux -mots d’amour, mots tendres, mots venus d’ailleurs, mots porteurs, mots étrangers, mots hirsutes, mots échevelés, mots tordus, mots de mots…
Je suis cette rivière qui danse et chante sur la vallée. Je suis les arbres, les montagnes et le ciel, je suis le soleil et la pluie, je suis tout ce que je vois et entends.
Le silence et la nuit me font feu follet dans la brume.