J’arpente les récifs de ce désert. hier encore, j’étais tétanisée à l’intérieur. La pointe dans mon cœur s’en est allée. Je me surprends à rêver oasis. Tout est mirage quand on a soif. Cette sécheresse ondule sur le sol, je vois flou. Qu’il est loin mon pays !

Un paysage lunaire se colle sur ma rétine. Dunes éparses se suivent et se ressemblent. Mes amis d’hier, une main jetée au loin. Je ne m’en plains pas, je n’attends plus. Je ne veux plus être mendiante. Je vous aime et ça me suffit. Je colmate mon propre rejet sur le bitume de ma folie. Je n’ai plus rien à prouver. Je me sens plus légère, le poids de l’émotion disparaît, lésions adipeuses sur ma chair meurtrie. Je suis au régime, le corps puise dans ses réserves. Je regarde autrement et retrouve ma vivacité vivante. Je suis un être d’amour. La colère et la rancoeur me pétrifie.

Le chemin de ma maison se redessine. J’y suis presque, à peine quelques pas. Aujourd’hui, je regarde une dernière fois derrière moi, et je ne me retournerai plus, une promesse à moi-même. Ce passé fermentera pour nourrir le terreau de mon jardin. J‘ai recueilli quelques graines nourricières sur le chemin. J’aurai d’autres printemps.